Infrastructures et réseaux

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Euro-Argo

Argo est un réseau international de 4 000 flotteurs profilants, qui mesurent en temps réel la température et la salinité des océans, de la surface à 2 000 mètres de profondeur. Il est issu d’un programme lancé en 2000 par la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l’Unesco et l’Organisation Météorologique Mondiale. C’est le premier réseau in-situ global d’observation des océans en temps réel, complémentaire des systèmes satellitaires, pour observer, comprendre et prévoir l’océan et son rôle sur le climat et en météorologie.

Les objectifs actuels d’Argo sont de consolider et de pérenniser le réseau sur les 10 à 20 prochaines années, notamment pour la caractérisation du changement climatique et du rôle fondamental de l’océan. La nouvelle phase d’Argo à l’échelle internationale vise la couverture des zones polaires, les développements technologiques, l’extension aux plus grandes profondeurs et ajout de capteurs biogéochimiques.

Le consortium Euro-Argo, créé en 2014, organise la contribution européenne au réseau international Argo, à travers un rôle de coordination, d’achat et de suivi des flotteurs européens (1/4 du réseau mondial). Intégré à la feuille de route européenne des infrastructures de recherche (ESFRI), il a pour objectif d’optimiser, de pérenniser et de renforcer la contribution européenne au programme Argo, de fournir un service d’excellence à la communauté scientifique et à l’océanographie opérationnelle et de participer aux nouvelles extensions prévues par le programme international.

L’infrastructure Euro-Argo est hébergée par l’Ifremer à Plouzané-Brest et dispose d’un site à Villefranche-sur-mer (Sorbonne Université/CNRS). Neuf pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Norvège, Grèce, Pologne, Finlande) font partie des membres fondateurs.

Sorbonne Université contribue notamment à Euro-Argo via le projet Equipex NAOS, qui associe ses équipes de Villefranche-sur-mer et du laboratoire LOCEAN à Paris, aux côtés de l’Ifremer, de l’Université de Bretagne occidentale et du CNRS. Ce projet a permis de mettre au point la nouvelle génération de flotteurs Argo français, en partenariat avec 2 entreprises (NKE et CLS), répondant aux objectifs d’atteinte de plus grandes profondeurs, de couverture des zones polaires et d’intégration de mesures biogéochimiques, et consolidant l’excellence française dans l’observation de l’océan et du climat.

EMBRC

Créé en 2008, l’European Marine Biological Research Centre (EMBRC) est un consortium impulsé par Sorbonne Université et hébergé sur le campus Pierre et Marie Curie. Il fédère les principales forces opérationnelles de recherche en biologie et écologie marine à l’échelle de l’Europe :

  • par la mise en réseau des connaissances de 24 stations marines européennes, réparties en 9 nœuds (France, Italie, Espagne, Israël, Belgique, Norvège, Royaume-Uni, Portugal, Grèce)
  • en proposant une offre de service globale issue de ces stations pour le développement de projets de recherche et le transfert de biotechnologies marines : accès aux plateformes et équipements de pointe, accès aux écosystèmes en mer, collecte et fourniture d’échantillons, traitement commun des données, réseau de formation, mise à disposition d’expertises...

Cette structuration européenne confère une visibilité scientifique en biologie marine, permet de croiser les approches, de générer des projets pour des solutions économiques et sociales, dans un objectif de préservation et d’utilisation durable des ressources. Désormais référence de la biologie marine en Europe, l’EMBRC s’inscrit dans la feuille de route de l’ESFRI (European Strategic Forum for Research Infrastructures).

L’EMBRC a structuré des méthodologies et protocoles communs et a permis de constituer un Master international en biologie marine, en collaboration avec 8 universités et 14 centres de recherche.

Sorbonne Université anime le nœud français d’EMBRC : le Centre National de ressources biologiques marines (EMBRC-France). Cette infrastructure de recherche structure l’offre de service des trois stations marines de Roscoff, Villefranche et Banyuls pour proposer l’accès aux ressources biologiques marines pour la communauté de recherche et d’innovation en biologie, écologie, océanographie et bio-économie bleue. Ces sites fournissent divers moyens d’accès à la mer (bateaux, marins, plongeurs), des aquariums et laboratoires alimentés en eau de mer courante, des plateformes analytiques et des structures d’hébergement, des espaces d’interface avec les entreprises.

EMBRC-France a pour spécificité de disposer de modèles microbiens, animaux ou végétaux, ainsi que de l’accès aux ressources génétiques de certains organismes. EMBRC-France propose l’accès aux services suivants : modèles biologiques marins couvrant toutes les lignées de l’arbre du vivant, dispositifs d’expérimentation ex situ pour l’élevage ou la culture, moyens logistiques pour le génotypage et le phénotypage des modèles (omiques, imagerie, bio-informatique), ressources génétiques de certains organismes, ressources numériques sur les organismes et les écosystèmes marins.

Emso-France

European Multidisciplinary Seafloor and water column Observatory (EMSO) est un réseau européen d'observatoires du fond de mer et de la colonne d'eau, qui a pour objectif scientifique d'observer en temps réel les processus d’interactions entre géosphère, biosphère et hydrosphère.

EMSO vise à fournir des supports dans différentes mers pour les recherches sur l’impact du réchauffement climatique sur les océans, les écosystèmes marins profonds, les processus tectoniques et gravitaires et la surveillance des risques naturels associés. EMSO permet également des développements en matière de technologies marines fonctionnant sous fortes pressions, avec des opportunités industrielles en infrastructures câblées, instruments connectés, services de données, surveillance d’exploitations.

Depuis septembre 2016, l’EMSO est un consortium européen et compte 8 membres : Italie, France, Irlande, Espagne, Roumanie, Grèce, Royaume-Uni et Portugal. Une coopération des centres de données de Brest (Ifremer), Brême (PANGAEA) et Rome (INGV) permet un accès libre et temps réel aux données.

L’infrastructure de recherche EMSO-France fédère et promeut les différents sites français d’observatoires du fond de mer et de la colonne d’eau. Elle est composée sur chaque site d’équipements de collecte de données d’observation sous-marine (capteurs, caméras) et de transmission vers la côte.

EMSO-France est une infrastructure co-portée par l’Ifremer et la station de Villefranche-sur-Mer (Sorbonne-Université/CNRS).

ILICO

Créée en 2016, l'infrastructure de recherche littorale et côtière (ILICO) vise à observer et comprendre les milieux et les écosystèmes côtiers et marins dans leur globalité. Ainsi, ILICO regroupe un ensemble de dispositifs d'observation permettant de collecter des échantillons et de déployer différents instruments de mesure en fédérant 8 services d'observation, dit "réseaux élémentaires" que sont : COAST HF, CORAIL, DYNALIT, MOOSE, PHYTOBS, ReefTEMPS, SOMLIT et SONEL (et BenthOBS, dont la demande de labellisation SNO est en cours).

La réalisation de suivis à long terme permet également de faciliter la compréhension et l'anticipation de certains processus et phénomènes à grandes échelles qui peuvent impacter les zones côtières et littorales (quantification de l’impact de certains événements extrêmes ou intermittents tels que les tsunamis ou les cyclones).

ILICO a pour objectif de devenir un élément structurant et incontournable du paysage de la recherche pour les thématiques qu’il couvre, au plan national et européen. A ce titre, elle anime également un réseau des laboratoires marins qui assure la réflexion et prospective scientifique transversale.

Data Terra

Data Terra est une infrastructure dédiée aux données d’observation du Système Terre, constitué de 4 pôles : les surfaces continentales (THEIA), l’atmosphère (AERIS), les océans (ODATIS), la terre solide (FORMATER). Son objectif est de faciliter l’accès aux données satellitaires, aéroportées et in-situ. Créée en 2016, Data Terra est destinée à la communauté scientifique et aux acteurs socio-économiques, dans la mise à disposition de ces données multi-sources, produits et services via un portail unifié.

Elle réunit 19 partenaires parties prenantes de l’infrastructure, dont le CNRS (Insu), l’Ifremer, l’IRD, le SHOM, Sorbonne Université et 7 autres établissements d’ESR.

Le pôle ODATIS dédié aux océans reprend l’expérience des centres de données spatiales SALP et du centre Coriolis pour l’océanographie opérationnelle in-situ. Il fédère les activités françaises de gestion de données et d’océanographie et a pour objectif de promouvoir et faciliter l’utilisation de ces observations. ODATIS contribue ainsi à comprendre l’océan dans sa globalité: dynamique et thermodynamique de l’océan, évolution de ses propriétés physico-chimiques, cycles biogéochimiques, fonctionnement des écosystèmes marins, paléo-océanographie.

Le pôle s’appuie sur plusieurs centres de données et services répondant à un cahier des charges, dont ceux in situ des stations marines de Roscoff et Villefranche-sur-Mer impliquant Sorbonne Université.