Comment le plancton marin côtier a changé après la Seconde Guerre mondiale ? (Ifremer)
Les pollutions humaines peuvent changer radicalement la composition du plancton marin. C’est le principal résultat d’une étude sur la rade de Brest publiée dans la revue Current Biology, une enquête scientifique et historique qui montre que la Seconde Guerre mondiale et l’agriculture intensive ont bouleversé cet écosystème fragile.
Les organismes marins laissent des traces de leur ADN dans les sédiments du fond marin. Comme dans les enquêtes criminelles, les scientifiques peuvent analyser cet ADN et identifier les organismes auxquels ils appartiennent. L’ADN préservé dans les sédiments se conserve au fil des ans et des dépôts géologiques, il est ainsi possible de remonter aux communautés de microalgues et espèces du passé en étudiant les couches de sédiments plus anciennes.
« Nous avons prélevé des carottes de sédiments de plusieurs mètres à bord du navire océanographique Thalia, en trois points de la rade de Brest, souligne Raffaele Siano, biologiste à l’Ifremer. Chaque carotte a été découpée le jour même, comme un saucisson, centimètre par centimètre, avec des extractions d’ADN à chaque tranche et d’infinies précautions pour ne pas contaminer nos échantillons avec de l’ADN contemporain lors des analyses. »