Note de l'éditeur
La mer participe du mythe du progrès technique dans la culture européenne des époques moderne et contemporaine. Revisitée récemment par l’historiographie des techniques, le concept de progrès technique s’envisage désormais de manière ample, avec l’idée des perfectionnements progressifs, dans l’usage par la réparation, par l’erreur et par l’addition des expériences, et non au seul prisme de l’invention conquérante.
La relation hommes-techniques est nécessairement constitutive de l’histoire de l’appropriation des environnements marins et littoraux. L’enjeu est alors de comprendre et d’interpréter cette histoire des opérations matérielles et des processus relationnels entre outils, gestes, matériaux, énergies et savoirs qui s’observent à des échelles diverses aux temporalités variées.
En s’appuyant sur des analyses globales ou des études de cas bien documentées, du XVIe au XX e siècle, la relation entre mer et techniques est ici déclinée selon trois approches : les pratiques inscrites dans leurs cultures techniques, les formes de diffusion et d’hybridation des savoirs techniques et les moments de ruptures et de transitions techniques.
Professeure d’histoire moderne à l’université de Bretagne Sud, Sylviane Llinares est directrice du Groupement d’intérêt scientifique « histoire & science de la mer ». Ses recherches portent en particulier sur l’histoire et les cultures techniques maritimes, les politiques maritimes.